Almasi

Le premier Diamond OA Policy Forum aborde la question du maintien de l’accès ouvert Diamant en Afrique, en Europe et en Amérique latine

Le 29 octobre 2025, le projet ALMASI a lancé le Diamond Open Access Policy Forum, qui a réuni plus de 370 participants venus du monde entier.

Ce nouveau forum unique en son genre rassemble des décideurs politiques et des financeurs internationaux, nationaux et locaux d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine afin de discuter de la politique en matière de publication scientifique à but non lucratif, ainsi que des besoins, des progrès et des défis en matière de financement. Ces discussions aideront les participants à élaborer des recommandations politiques pertinentes, réalistes et reproductibles, ainsi que des mécanismes de financement pratiques pour mettre en œuvre ces politiques en faveur de la publication de recherches en libre accès Diamant.

Des intervenants venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine ont présenté un bref aperçu du paysage de l’édition Diamant, ainsi que des réussites en matière de politique et de financement pour l’accès ouvert Diamant dans leurs régions respectives. Nous avons accueilli :

  • des décideurs politiques nationaux :
    • Bianca Amaro (Ministério da Ciência, Tecnologia e Inovação, Brésil),
    • Michelle Doran (National Open Research Forum, Irelande)
    • Steven Sebbale (Uganda National Council for Science and Technology) 
  • des décideurs politiques institutionnels :
    • Francisco Alarcón (Consejo Superior Universitario Centroamericano),
    • Nicolas Fressengeas (Université de Lorraine, France)
    • Birgit Schreiber (Southern African Regional Universities Association), 
  • des partenaires du projet ALMASI :
    • Arianna Becerril García (Redalyc, AmeliCA,Universidad Nacional Autónoma de México),
    • Susan Murray (African Journals Online), Vanessa Proudman (SPARC Europe),
    • Johan Rooryck (OPERAS),
  • ainsi que Victoria Tsoukala, représentante de la Commission européenne, qui finance ALMASI.

Il était essentiel que le plus grand nombre puisse contribuer à la discussion. Nous avons donc supprimé les barrières linguistiques en proposant une interprétation en direct et en acceptant les questions en anglais, français, portugais et espagnol.

La discussion multilingue s’est concentrée sur la manière de pérenniser le modèle Diamant et a examiné l’importance des sources de financement dédiées pouvant aider à couvrir les coûts opérationnels, par opposition au financement basé sur des projets et au financement de la publication en libre accès par les APC. Dans sa présentation, Bianca Amaro a fait remarquer que certains éditeurs en libre accès en Amérique latine facturent des APC à un taux faible, sans intention de réaliser des bénéfices. Dans le modèle latino-américain, les institutions publiques soutiennent également les revues en libre accès. Michelle Doran a décrit le fonds irlandais destiné à aider les initiatives Diamant basées sur des projets à devenir des communautés autonomes. La question de savoir comment garantir un financement durable pour les coûts de publication, les salaires, la formation et d’autres besoins est essentielle dans toutes les régions. La discussion et la présentation de Birgit Schreiber ont toutes deux souligné la priorité accordée à la mise à disposition de ressources de formation pour l’accès ouvert Diamant.

L’un des principaux défis liés au financement dédié au modèle Diamant réside dans le choix entre soutenir la publication Diamant ou les revues hybrides/APC, car les budgets initialement consacrés aux accords négociés avec les éditeurs peuvent être réaffectés aux revues Diamant. Comme l’a indiqué Nicolas Fressengeas dans sa présentation, la politique d’accès ouvert de l’Université de Lorraine en France a permis de faire évoluer la culture au sein de l’établissement. En ce qui concerne les modèles qui privilégient l’accès ouvert Diamant plutôt que les APC, les participants ont partagé quelques réussites en Amérique latine.

Nous avons également discuté de la manière d’accroître la visibilité des publications en libre accès Diamant, afin de briser le cycle selon lequel les revues Diamant sont perçues comme moins visibles et de moindre qualité dans toutes les disciplines. Un débat a eu lieu pour savoir si la faible visibilité des revues en libre accès Diamant est due à la fragmentation de ce modèle de publication, au prestige perçu des revues commerciales ou au fait que certaines organisations de recherche manquent de capacités en matière de communication scientifique.

Les financeurs et les décideurs politiques peuvent également contribuer à améliorer la visibilité des publications en libre accès Diamant. Francisco Alarcón a décrit comment la création d’un dépôt centralisé pour l’Amérique centrale a rendu les revues Diamant plus faciles à trouver. Steven Sebbale a évoqué l’adoption du libre accès Diamant en Ouganda grâce aux efforts de sensibilisation menés par l’entrepôt national.

Nous aborderons ces sujets plus en détail lors des prochains forums.

Le forum interrégional se réunira tous les six mois. Au cours des six prochains mois, nous lancerons également trois forums régionaux pour l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, où les discussions sur la politique de publication scientifique à but non lucratif, les besoins de financement, les progrès et les défis se concentreront sur les priorités spécifiques à chaque région.

Si vous souhaitez être invité aux prochaines réunions du Diamond OA Policy Forum, veuillez envoyer un e-mail à : almasi@esf.org.